La covid-19 est mise en scène comme un récit de SF horreur de Lovecraft
Nous vivons dans un monde de science-fiction au sens où la spiritualité, en partie fictive, vient voiler des sciences concrètes.
J’ai repensé aux réactions collectives d’une masse, la peur etc. une sorte d’étude si on peut dire. Je repensais au côté cinématographique de la mise en scène de (l’information). Je repensais aussi au fait que face au cinéma je n’avais jamais eu les mêmes réactions que le public en général au niveau de l’appréciation et des attentes. Les films que j’aime sont tous des flops et des échecs et les films que je trouve souvent ordinaires ont un grand succès. Je repensais au film Alien que j’avais trouvé mauvais et moralisateur. Les protagonistes sont mis en danger à cause de leur travail pour une compagnie (critique du capitalisme), le monstre qui est sensé nous faire peur est une femelle qui pénètre et fait accoucher les hommes (monstre progressiste), et bien entendu son seul obstacle doit être une femelle comme elle.
Un film que j’ai vu très jeune et que j’avais adoré a été un flop monumental, c’est The Thing de John Carpenter. Un des rares films de sf que j’ai vraiment aimé. dans The Thing, c’est la paranoïa et la peur d’être contaminé par l’autre, le centre de l’intrigue et ça se passe sur terre. C’est beaucoup, beaucoup plus parlant pour moi. On ne voit jamais The Thing car il est métamorphe et transitif, on ne voit que ce qu’il fait et il est ce qu’il fait aux chaires et à la matière. Le public n’a pas aimé du tout, c’est sûr. Carpenter n’est pas politisé et il a une notion métaphysique du mal en tant que force naturelle présente sans raison au sens psychologique humain du terme. Quand dans le film, la chose se dévoile au grand jour dans le chenil, c’est qu’il a déjà contaminé un humain. Ça je le savais à huit ans en regardant le film et je savais aussi qu’il a gagné dès le début du film car c’est une partie d’échec et les personnages ne peuvent rien faire d’où ce que j’appellerais la lucidité en fiction de Carpenter qui ne sait pas ce qu’est totalement l’homme mais sait par intuition ce qu’il n’est pas. L’homme actuel est défini par ses limitations.
En repensant aussi à la notion de terreur cosmique chez h p Lovecraft. Le plus ancien des sentiments humains (pour ne pas dire animal), c’est la peur. Une des peurs de l’homme c’est le changement, d’où la peur d’être remplacé par autre chose de plus évolué donc quelque chose d’une peur de changer, d’évoluer, de quitter l’animalité psycho-affective. Comme dans The Midwich cuckoos, les enfants deviennent dangereux pour se défendre face à une population apeurée qui les force à se défendre pour survivre. Et si tout ça était des phénomènes naturels, nécessaires et ajustés?
Les gens ont peur d’un virus par conditionnement donc, quand le gars va avoir perdu sa conjointe, son emploi et que le petit dernier va s’être pendu dans le sous-sol, ben là le gars va réaliser que c’est pas du virus qu’il faut avoir peur mais, de sa propre vision limitée et de son incapacité à voir que les autres humains ne sont pas tous faits comme lui à l’intérieur. C’est dur, mais logique. Le contexte et la nécessité d’une évolution forcée, c’est un terrain de renouvellement plein de promesses et de menaces pour occuper la partie qui pense et s’assurer de l’effet de surprise.
Le terme « mutation » ne devrait pas être apeurant, mais à bien y penser si le sentiment le plus ancien est la peur, la peur de l’inconnu doit être une des plus fortes formes de peur, elle est liée à l’instinct de préservation, à la peur de disparaître d’où la terreur existentielle qui s’exprime dans l’horreur cosmique. L’homme a peur d’où il va car il ne sait pas d’où il vient (identité expérimentale mémorielle). À mes yeux c’est pas apeurant deux secondes et si je pouvais regarder certaines choses jeunes sans être troublé, je pense que ça vient du fait qu’il n’y a pas d’horreur cosmique, juste cosmétique. On pourrait même parler de mensonge comique ou cosmétique. Aucune horreur n’est possible sans la crainte du vide dans l’homme.
Je n’ai jamais aimé la science fiction, sauf Lovecraft tout simplement parce qu’il comprenait le sentiment de vide qui tient au fond à la peur que la nature des choses ne soit pas intégrable pour un homme ou même qu’elle le soit de force sans notre consentement quitte à détruire ce que nous qualifions d’humain. Une intelligence froide, sans faille et sans états d’âme va être identifiée comme noire ou sombre alors qu’à mes yeux tout est à l’envers car l’ego est une lentille. Les gens ont peur de la lumière et cette mécanique de se rassurer se vend bien et le semblable parle souvent aux semblables. Le simple regard des autres n’est pas un espace assez vaste pour exister confortablement. Pourtant il y a du vide à l’infini et des lieux tellement vastes que même l’espace devient une notion de limitation et c’est tout. La peur du vide est un mauvais coach et le remplir avec du noir ou du blanc sert juste à gagner du temps.
Pour ce qui est de la science-fiction, c’est le côté mise en scène selon les mécaniques de l’âme et ce que j’y vois. Par exemple, la Covid est mise en scène comme un récit de Lovecraft donc, les psychologues qui conseillent l’aspect communication sont donc réellement instruits de certaines choses qui sont très efficaces et fonctionnent à tout coup avec l’âme des masses.
Chez Lovecraft par exemple l’action ou la menace commence toujours dans des lieux familiers comme une maison, une école, un hôpital. Ensuite le narrateur est souvent un scientifique qui rapporte des événements. Le but c’est que le lecteur puisse se sentir identifiable au récit par les endroits familiers et le coté narrateur scientifique froid vient encrer ça dans le réel par le contexte et créer la peur par identification et projection. Les personnages sont impuissants alors qu’une menace s’organise autour d’eux, eux sont figés par l’effroi ou un trouble nerveux lié au choc du traumatisme de ce qui est observé. Les descriptions sont techniques et détaillées sans jamais donner une vision d’ensemble. Car c’est l’inconnu qui suscite la peur et chaque détail devient un indice d’une menace sans jamais vraiment en spécifier la nature. Au contraire, plus on a de réponses et plus c’est brumeux. Donc la Covid est mise en place selon une trame technique connue, celle de la peur paranoïaque d’une menace invisible mais, ayant une réalité biologique qui fait du corps, (ultime refuge) un terrain menaçant. Je vois tellement depuis le début des techniques de récit qui habituellement, servent à rendre apeuré et parano en fiction. Chez Lovecraft les protagonistes perdent la raison, dans notre réalité ils perdent soit leur intégrité (Arruda etc..), soit leur sens critique (les gens en général) quand ils en ont. En regardant de plus près, chez Lovecraft (qui est mort d’un cancer des intestins), les humains sont fragiles, mentalement et physiquement et leur effroi vient de rencontres avec des entités (ayant une matérialité aussi biologique), des entités donc surpuissantes peu sophistiquées et primitives qui peuvent être comparées aux kaijus japonais qui deviennent des représentations archétypales de la mesure des forces de la nature et de l’insignifiance apparente de l’homme. En employant des termes comme forces noires, bien disons que la menace pour vendre une solution est là. À mes yeux, quand un personnage de Lovcraft devient fasciné par ce type d’entités, c’est qu’il en fait partie sans le savoir comme une marionnette. La Covid est montrée comme surpuissante biologique et mécanique (forme de vie primitive). Je ne suis pas stupide, la panique était voulue ou alors nous avons affaire aux autorités les plus stupides de notre histoire et ça m’étonnerait beaucoup. On ne peut pas tout dire aux masses, et une panique organisée peut être un contre-feu tactique.
Je pense que nous vivons les contrecoups d’une guerre, qu’il y a une guerre en ce moment, une guerre tellement sophistiquée que personne ne semble au courant. Toutes les guerres commencent dans l’invisible. Et ce qui est invisible ou pas dépend de l’observateur comme de ceux qui déconstruisent le langage (traitement de l’information) à dessein.
Si par besoin de dominer ou par peur, nous retombons dans des cultes des forces de la nature ou d’anges technologiques à cause de peurs, en tant qu’individus, nous n’aurons pas le discernement nécessaire pour voir ou traiter objectivement avec le contexte. Des surprises sont inévitables collectivement mais envisageables pour un individu. Il doit devenir difficile d’être surpris et avoir une capacité créative instantanée, pas nécessairement pour survivre mais pour vivre « normalement » dans un monde où les gens et les institutions sont déséquilibrés et instables.
-Bertholde (13-02-2021)